Bernard ouvre les hostilités sur le festival de Solliès qui se déroule chaque année, le dernier week-end d'août près de Hyères. Ce rendez-vous estival, au demeurant fort sympathique nous permettant en autres de nous retrouver avec quelques adhérents FABBLE, s'est transformé cette année en…cauchemar !
Vous allez bien sûr croire que j'exagère, mais je crois que cette année, nous avons " touché le fond ". Je vais essayer de vous planter le décor : imaginez une gentille place gravillonnée entouré de micocouliers, dans un petit village provençal ; ajoutez-y une bonne dizaine de tentes où s'entassent pêle-mêle libraires, acheteurs, badauds et accessoirement dessinateurs ! Parce que c'est là que le bât blesse ! Dès vendredi matin 8 heures, et ce jusqu'au dimanche soir inclus, des myriades d'aficionados (environ une quinzaine de personnes devant chaque emplacement de dessinateur) attendent, sous un soleil de plomb, un petit "mickey " sur leur album ! Or, les dessinateurs (qui ne sont pas des esclaves non plus et sont toujours aussi gentils, disponibles lorsqu'il sont présents !) ont au fur et à mesure des années, réduit leur temps de séances de dédicaces au profit de repas pantagruéliques (tellement arrosé parfois que certains s'avèrent bien incapables de faire la moindre dédicace), de séances de plages, etc… à l'instigation des organisateurs. Je comprend fort bien que ce rendez-vous doit être un moment de détente pour les dessinateurs mais un peu plus de respect vis-à-vis du lecteur devrait permettre que cela se passe différemment.
Des libraires débordés qui sont incapables, comme les organisateurs d'ailleurs, de savoir si tel ou tel dessinateur viendra dédicacer ; on est loin par exemple, de l'organisation de BUC où, dès l'entrée du salon, un panneau vous informe des dessinateurs présents et des heures de dédicaces ! Pour moi le mot décontraction n'a jamais été synonyme de foutoir.
Victime de son succès, le festival de Solliès n'a pas su pérenniser sa trop grande popularité. Vraiment dommage, car n'avons-nous pas vu d'ailleurs une très belle exposition de GIBRAT pour le SURSIS T2 avec un diaporama fort réussi ?
Dernière anecdote bien significative : dès samedi après-midi le libraire accueillant GIBRAT (lauréat 98 et auteur de l'affiche de SOLLIES 99), était en rupture de stock d'albums de ce dessinateur, résultat, ce dernier n'a pas dédicacé dimanche, faute de munitions !
Affaire à suivre…


(Compte-rendu du festival de Solliès-Ville 1999 par Bernard L..)