Compte rendu Angoulême 2002

Une nouvelle fois encore, nous avons pris le chemin du salon BD le plus réputé des 4 coins de la planète ! Tout d'abord, force est de constater que, malgré un public chaque année plus nombreux, les structures d'accueil n'ont guère évolué. Il en résulte bien évidemment des bulles inaccessibles dès les premières heures d'ouverture. Ajoutons à cela le phénomène 35 h, qui a modifié la donne du vendredi et même du jeudi ! Heureusement, les éditeurs présents (si LOMBARD était également absent, DUPUIS n'y est toujours pas !) ont eu la généreuse idée de prévoir, dès jeudi matin des séances de dédicaces à partir de 11heures, voire 10 pour les petits éditeurs (PAQUET, NUCLEA, CYCLISTE). Bien leur en a pris, car dès jeudi après-midi, et plus particulièrement dans le secteur GLENAT SOLEIL DELCOURT, les files d'attente étaient importantes.
Pas de grandes nouveautés non plus du côté des stands des gros éditeurs : un SOLEIL toujours aussi atmosphère " boîte de nuit ", le classicisme chez les autres. Ah si ! J'allais oublier le stand flambant neuf, bien " tape-à-l'œil " de DELCOURT ; Je pense qu'il devait cultiver un sentiment de frustration devant le barnum de SOLEIL et qu'il ne voulait plus être en reste ! Eh bien voilà, c'est fait ! Mais ce sympathique éditeur s'était aussi distingué quelques semaines plus tôt, car il avait envisagé l'achat obligatoire de l'album sur le stand si on voulait une dédicace ! Finalement, devant le tollé général engendré par cette initiative, il a renoncé. Ces arguments en faveur de la vente forcée s'avérait quelque peu fallacieux ! En effet, comment concevoir que, au prétexte des gros frais qu'engendre un salon tel que celui d'Angoulême, un éditeur ose imposer à un lecteur désirant une dédicace le rachat superflu d'un album déjà acquis chez son libraire habituel ? Long débat que nous n'allons pas engager aujourd'hui dans ce compte rendu, mais qui mériterait effectivement d'être relancé, afin de clarifier un système mal vécu par tous (dessinateurs, libraires, éditeurs et … lecteurs !).
Pour en finir avec les dédicaces, une innovation : à la recherche d'une meilleure gestion des " grosses pointures ", DELCOURT (encore lui !) a mis en place un système de tombola : un tirage au sort à une heure donnée pour les personnes présentes avec la possibilité de tirer un des 15 tickets donnant droit à une dédicace. Pas d'attente intempestive, de bousculades inconsidérées, avec, à la clé, la hantise de ne rien avoir ! Bref, peut-être une initiative à creuser !
Mais le salon ne se résume quand même pas à des files d'aficionados devant leurs dessinateurs favoris. Angoulême, c'est aussi une bulle New York traditionnellement réservée aux fanzines, berceau de la future génération BD, ainsi que toute la para-bd. Angoulême, c'est aussi des expos, (même si, faute de moyens, elles n'offrent plus le faste d'antan) avec, cette année, un accent tout particulier à l'Amérique avec ses Comics. M Eisner, toujours aussi fringant, en était un des principaux représentants. Enfin, Angoulême, c'est les grands prix attribués avec cette année, le sacre d'un dessinateur belge talentueux, François SCHUITEN.
Espérons que le festival trouvera les moyens de financer l'année prochaine, une belle exposition comme SCHUITEN en a le secret ! Chaque année, des rumeurs persistantes circulent le temps du festival, que ce soit des soucis financiers pour " boucler " un festival sans subventions nationales, ou encore des velléités de la capitale de détrôner le sacro-saint festival d'Angoulême. Qu'il s'agisse des soucis financiers qu'exige le " bouclage " d'un festival sans subventions nationales , ou encore des velléités de la capitale aux fins de détrôner le sacro-saint Angoulême, le temps du festival reste encore LE seul moment privilégié de l'année où l'ensemble des médias, s'intéressent au 9ème art !
Souhaitons que cette nouvelle salve contre LE festival de bandes dessinées ne soit qu'un " pétard mouillé " et que nous prenions encore avec plaisir, l'année prochaine, une nouvelle fois le chemin de l'Angoumois.