Les festivals d'Angoulême se suivent et se ressemblent... Pas tout à fait quand même , car, cette année encore, la fréquentation s'est encore accrue par rapport aux années précédentes. L'organisation est bien rodée, et, malgré l'affluence maximale du samedi, les stands et leurs dessinateurs restent accessibles pour peu que l'on veuille bien s'armer de patience ! Du côté des éditeurs, SOLEIL avait mis le paquet, avec un stand encore plus grand que les années précédentes et toujours autant de musique et de sunlights. Chaque année, on se pose toujours la question de savoir comment font les dessinateurs pour dédicacer dans une telle sono ! En fait, l'idéal serait de pouvoir ne faire les dédicaces dans ce stand que jusqu'en milieu d'après-midi. Pas de grand changement chez DELCOURT, sinon, comme SOLEIL, une représentation de dessinateurs plus importante que naguère. Pas de stand LOMBARD cette année, et on est en train de se demander s'ils ne vont pas pratiquer l'alternance avec DARGAUD.
Le stand CASTERMAN était mieux agencé que les années précédentes, et nous y retrouvons toujours avec plaisir deux de nos adhérents : Vincent POEYDOMENGE et Patrice ALBOUY, qui y officient durant tout le festival. N'oublions pas, bien sûr, La bulle New York, réservée aux fanzines, libraires spécialisés, petits éditeurs ; lieu privilégié pour découvrir de jeunes artistes qui n'ont pas souvent d'autres occasions de faire découvrir leurs talents !
Florence Cestac avait pris très à cœur son rôle de présidente, et nous avons apprécié beaucoup de ses réalisations, que ce soit au CNBDI ou encore tout au long de nos balades dans la ville. Une belle place au Japon, pays invité et si bien représenté chez nous, car nous sommes, paraît-il, le 2ème pays après le Japon, qui lisons le plus de mangas !

En revanche, il nous faut bien sûr revenir cette année encore, sur les prix attribués par le jury, et renouveler notre indignation devant des choix qui ne représentent pas à nos yeux, la tendance des lectures actuelles. N'en déplaisent à quelques uns, La bd appartient aux lecteurs et les albums que ceux-ci plébiscitent, or ils ne correspondent pas vraiment au choix des membres du jury. On se croirait au Goncourt ou au Renaudot ou l'on se congratule et vit dans son microcosme. Je n'avais déjà pas beaucoup d'illusions lors de la diffusion de la composition des membres du jury, quant aux choix de ceux-ci. Cela s'est malheureusement confirmé. Souhaitons que M. Veyron saura s'entourer de personnes plus proches de la bd actuelle (et non de celle des années 70 ! ) et que leurs choix dynamisera ce secteur déjà bien en poupe ! Car, finalement, que restera-t-il dans nos mémoires de ce 1er salon du millénaire ? Des auto-satisfactions de dessinateurs post-soixante-huitards, agrémentées à la sauce manga ! A mes yeux, le festival d'Angoulême doit demeurer la référence internationale, et il ne faut pas brader une telle institution. Par ailleurs, des rumeurs persistantes ont plané tout le week-end sur une prochaine désaffection d'un des plus gros sponsors, car celui-ci " ne serait plus en adéquation avec le festival " !
Non seulement toute la ville, mais encore la région se mobilisent pour ce salon, il ne faudrait pas que celui-ci périclite, voire disparaisse, sous prétexte que les moyens financiers d'y subvenir feraient tragiquement défaut. Mesdames et Messieurs les sponsors, les membres du jury, faites en sorte que ce salon d'Angoulême conserve encore longtemps ce statut de FESTIVAL INTERNATIONAL DE LA BANDE DESSINEE pour son honneur et pour notre joie !